Dans le cadre de la 11e édition du Mois de la bio (1), les professionnels étaient réunis sur l’exploitation de François Trignol, à Tursac, en Périgord noir, pour évoquer la culture des légumes de plein champ.
Depuis avril 2020, ce fils d’agriculteur auvergnat et ancien directeur de lycée agricole a pris possession...
Dans le cadre de la 11e édition du Mois de la bio (1), les professionnels étaient réunis sur l’exploitation de François Trignol, à Tursac, en Périgord noir, pour évoquer la culture des légumes de plein champ.
Depuis avril 2020, ce fils d’agriculteur auvergnat et ancien directeur de lycée agricole a pris possession des terres du domaine de Marzac, sur la rive gauche de la Vézère. Il fait partie de ces cultivateurs installés en agriculture biologique qui misent sur la qualité de leur production tout en se penchant sur leur rentabilité.
Le bio délaissé
À la différence des maraîchers qui vont faire pousser sur une petite surface de nombreuses variétés, François Trignol optimise actuellement son action sur deux produits, la pomme de terre et le potimarron, afin de pouvoir livrer les collectivités en grande quantité. Il axe son activité sur deux circuits de commercialisation : la coopérative Bio Garonne pour le potimarron et la plateforme Manger bio Périgord qui alimente la restauration collective.
« La seule contrainte est qu’il faut pouvoir les récolter au mois de juillet »
Parce qu’il aime le contact avec les gens, François Trignol transforme également ses pommes de terre en frites fraîches pour faire de la vente directe. « La seule contrainte est qu’il faut pouvoir les récolter au mois de juillet pour travailler avec les restaurateurs et les marchés de pays », indique l’agriculteur. Pour lui, le bio est aujourd’hui en grande difficulté, délaissé par des consommateurs touchés par la crise, mais sa chance en Dordogne est de pouvoir s’appuyer sur les collectivités.
« Pour pouvoir se lancer, il faut d’abord trouver un marché », déclare François Trignol. Des difficultés ont accompagné ses débuts : après avoir connu pendant quarante ans des cultures de maïs, les terres de Marzac ont eu besoin de retrouver une fertilité. « Ce qu’on enlève à la terre, il faut lui redonner, explique l’agriculteur. Avec les couverts végétaux, la nature nous aide, mais ce n’est pas non plus de la magie. »
Le plaisir de « faire manger »
Le datura, plante toxique et invasive, s’invite d’ailleurs sur les parcelles, ce qui oblige à désherber. Sans utiliser de produits chimiques, les grandes cultures bios dépendent aussi de l’énergie mécanique, et François Trignol veille à ne pas être « plus mauvais en bilan carbone » que les agriculteurs conventionnels. Enfin, le travail est pénible et la main-d’œuvre est difficile à trouver. Mais le producteur trouve dans son métier le plaisir de « faire manger les gens », la liberté, le sentiment de prendre du temps pour la nature et la satisfaction d’être son propre patron.
Sur les terres dont il prend soin, il peut imaginer de nombreuses productions et décider, demain, de faire pousser des kiwis et d’élever des moutons. En 2023, François Trignol s’essaiera peut-être à la culture d’oignons et de tomates. Le légume-fruit serait transformé à Bergerac, où la filiale Tomates d’Aquitaine produit du concentré et du coulis.
(1) Le Mois de la bio est organisé chaque année au mois de novembre par les Chambres d’agriculture, Bio Nouvelle-Aquitaine, Interbio Nouvelle-Aquitaine et leurs partenaires.
Author: Andre Larson
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